Les cadrans solaires vous dévoilent leurs secrets

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Le cadran solaire est un instrument de mesure indiquant le temps solaire par le déplacement de l’ombre d’un objet sur une surface, nommée la table. Cette table peut avoir plusieurs formes : ronde, rectangle, carrée… Elle n’est pas toujours plate.  
L'objet pointu est quant à lui appelé le style. Il est parallèle à l’axe de la terre Nord-Sud. 
 
  • cadran-solaire - © B Courbon


Sur la photo ci-dessous du cadran de Val d'Allos - le Village, on peut clairement voir le style qui indique l’heure.  Comme il est assez sobre, et que les peintures sont récentes, l’heure y est facilement lisible. Il est efficace pour lire les heures de l’après-midi du fait de son orientation vers l’ouest.  
Il est à noter qu'il s'agit du seul cadran circulaire du village.


C’est avec cette ombre mobile donnée par le style et des graduations réalisées sur le cadran que l’heure peut être déterminée. C’est aussi le principe du gnomon : un instrument astronomique qui visualise par son ombre les déplacements du Soleil. 
La terre tournant sur elle-même en 24h, l’ombre va se déplacer de gauche à droite, indiquant les heures de la journée ensoleillée. 
Les plus anciens indicateurs solaires connus ont été trouvés en Egypte, pour indiquer des moments précis de la journée. Il n’y avait à ce moment-là pas d’heures comme nous les comptons aujourd’hui.  Petit à petit, le concept des « heures temporaires » a fait son chemin, divisant le temps de jour en 12 heures différentes. En été, les heures étaient donc plus longues qu’en hiver.
La devise, inscrite en occitan, signifie « chercher toujours de tous côtés. »



 
  • cadran-solaire-allos - © B Courbon
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  • cadran-solaire-village - © B Courbon


​Les cadrans dans les Alpes de Haute-Provence

L’apparition des cadrans dans les Alpes de Haute Provence coïncide avec l’émergence de l’artisanat : la faïence à Moustiers-Sainte-Marie, le bois et la laine dans la haute vallée du Verdon en sont quelques exmples.

On les trouve alors, aux XVIIe et XVIIIe siècles, de toutes sortes : cadrans portatifs pour bergers, paysans, forestiers, horizontaux pour les jardins, de grands muraux pour les châteaux, les églises et les couvents, les façades des maisons des villes et des villages. 
Ce mouvement s’amplifie au XIXe siècle : des cadraniers itinérants parcourent les routes, signant des contrats avec les autorités civiles, religieuses et militaires. 
Celui-ci par exemple prend, dans un style simple, la couleur noire qui donne une excellente visibilité. 

Cependant, à la fin du siècle, avec l’instauration de l’heure légale en 1881, les cadrans perdent de leur popularité, et plus encore avec l’arrivée du chemin de fer et l’électrification. 
A partir des années 1950 les cadrans solaires trouvent un second souffle grâce à une nouvelle génération de cadraniers. Certains vieux cadrans sont classés monuments historiques et sont restaurés. 



 
  • cadran-solaire-ancien-allos - © office de tourisme du Val d'Allos
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  • cadran-solaire-ancien - © B Courbon


​Dans le Val d'Allos, ils sont quasiment tous situés dans la Grand Rue du village. De forme rectangulaire ou carrée, ils sont ornés d’une devise ou d’un proverbe. Le plus vieux d’entre eux daterait de 1757. Il se trouve à la Foux Village.
Plusieurs sont dits à « cadran déclinant ». Le cadran solaire vertical déclinant a une table verticale, mais il ne fait pas face à l’un des points cardinaux. Le style est parallèle à l’axe de la Terre.

Certains cadrans fonctionnent par paires. Les deux suivants sont liés et accolés à une facade adjointe. Ils sont tous deux en pierre. Un motif d’os est visible sur le premier, très certainement une référence au blason de la commune d’Allos (une aile et un os). La fleur d’origine de ses lignes horaires est assez originale. 
On trouve une sentence en latin, mais l’écriture s’efface sur le premier : probablement Te Semper Sequar[i]qui signifie « Je te suivrai / t’accompagnerai toujours. Le deuxième est quasiment complètement effacé, les motifs du cadran comme les inscriptions.
Seulement voilà. Il n’est pas toujours facile de lire l’heure sur un cadran. Surtout qu’ils ont été inventés avant que nous ayons tous des montres et divisions le jour en 24 heures.

 
Une petite explication s'impose. Lorsque le soleil illumine les cadrans, il faut donc faire un calcul assez compliqué en fonction du lieu où l’on se trouve et du temps véritable, puis faire une correction par rapport au temps que l’on obtient sur le cadran.
Ainsi pour Allos, il faut ajouter 1h20 en hiver et 2h20 en été. 
Il existe encore d’autres cadrans dans le Val d’Allos, vous les découvrirez en vous aventurant dans les hameaux environnants. Ils se situent notamment au hameau de la Haute-Colette ou encore à la Foux Village. 

Une fois passée la grand rue du village et ses nombreux modèles visibles, place à la découverte. Et pour en savoir plus sur  le Val d'Allos,  son histoire et son patrimoine vous sont contés ici.
 
 
Sources :
-  Jean-Marie Homet, Franck Rozet, Cadrans solaires des Alpes de Haute-Provence, Edisud, 2002.
- http://michel.lalos.free.fr/cadrans_solaires/autres_depts/alpes_04/ht_verdon/cs_ht_verdon.php